
Exercices de haute voltige sur les plateaux TV pour les professionnels de marché invités ces derniers jours à commenter l'envolée des cours des indices boursiers. La gêne est manifeste. Pas simple en effet pour eux - macro-économistes distingués, analystes expérimentés, gérants réputés - de tenter d'expliquer l'euphorie ambiante sans éveiller l'inquiétude de l'épargnant-téléspectateur, quand la plupart d'entre eux sont convaincus que les marchés marchent sur un champs de mines et que le pire approche quand ils se mettent à y danser - même si nul ne connaît le jour et l'heure.
Ecoutons-les répondre du bout des lèvres à la question du "pourquoi les marchés dansent ?" en ajoutant, comme pour se protéger de l'enchantement, l'un la hausse dangereuse des cours du pétrole, l'autre la menace de crise européenne pré-Brexit et post-élections italiennes, un autre encore les tensions commerciales US-reste du monde, un autre les taux de change sur leurs montagnes russes et les taux directeurs US-Europe prêts à se télescoper, un autre la guerre Iran/Syrie/Liban contre Israël/Arabie Saoudite versée dans la casserole sur plaque chauffante US - en voie d'ébullition...
Leurs bémols trahissent la note générale, pour qui sait entendre. Derrière la symphonie triomphale se cache une marche funèbre. La partition a double face : l'une est jouée, enthousiaste et prometteuse, l'autre est ressentie, anxieuse et pessimiste. Mais qui sait entendre les bémols derrière les notes ?
Dans ce jeu de dupe, le dupé, ce sera une nouvelle fois l'épargnant...