
Ah ! Non ! C'est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire... Oh! Dieu!... bien des choses en somme.
En variant le ton,-par exemple, tenez :
Agressif : Moi, Monsieur, si j'avais un immigré,
Il faudrait sur-le-champ que je le renvoyasse !
Amical : Mais ils doivent errer sur notre Place !
Pour vivre, faisons-leur fabriquer des hamacs !
Descriptif : C'est un choc ! ... c'est un crime ! . . . c'est un drame !
Que dis-je, c'est un drame ?... C'est une tragédie !
Curieux : De quoi sert cet oblong bidonville ?
D'autoroute, Monsieur, ou de parc à bestiaux ?
Gracieux : Aimez-vous à ce point les fachos
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce sujet à leurs funestes tchats ?
Truculent : Ça, Monsieur, lorsque vous éructez,
L’odeur et la nausée vous sortent-elle du nez
Sans qu'un voisin ne crie au peu d’humanité ?
Prévenant : Gardez-vous, ce sujet entrainé
Par son poids, de tomber en avant sur le sol !
Tendre : Faites-leur faire un petit parasol
De peur que leur couleur au soleil ne se fane !
Pédant : Le général seul, Monsieur, qu'Aristophane
Appelle Lugdunumrhodanuscolombos
Dut gérer sur le front tant de chairs sur tant d'eau !
Cavalier : Quoi, I'ami, ce titre est à la mode ?
Pour vendre son égo, c'est vraiment très commode!
Emphatique : Aucun vent ne peut, flic magistral,
T'enrhumer tout entier, excepté le Shamal !
Dramatique : C'est l’Auberge Rouge quand il règne !
Admiratif : Pour un embaumeur, quelle enseigne !
Lyrique : Est-ce une coquille, êtes-vous un couillon ?
Naïf : Cette gare de triage, quand la visite-t-on ?
Respectueux : Souffrez, Monsieur, qu'on vous salue,
C'est là ce qui s'appelle avoir vision sur rue !
Campagnard : Hé, ardé ! C'est-y un plan ? Nanain !
C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain !
Militaire : Pointez contre gueuserie !
Pratique : Voulez-vous le mettre en garderie ?
Assurément, Monsieur, ce sera le gros flop !
Enfin, parodiant Pyrame en un sanglot :
Le voilà donc ce titre qui des pensées de son maître
A détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître !
Patrick HERTER
6 Août 2017
Librement inspiré par le titre du JDD du 06/08/2017
A partir de la tirade du nez - Pardon Edmond !