Il n'était point d'endroit dans tout le voisinage
Que la peste n'eût mis à contribution :
Hameaux et cantons lui ouvraient grandes les portes,
Contrées et régions semblaient ensorcelées...
Déjà les conseillers peaufinaient son image,
Au faîte des usages, dans les institutions,
On en voyait déjà, chantant la même note,
Sans l'oser tout à fait, prêts à l'accompagner.
A la cour, tous y voyaient mirage,
Mais aucun n'avait la solution.
Sa santé rayonnait, de telle sorte,
Qu'à son triomphe, chacun semblait se préparer.
Il advint qu'assistant au carnage,
Le choléra jalousait la honteuse souillon,
Non sur le fond mais sur la forme,
Prêt à en découdre pour gagner.
- "N'y ai-je pas le devoir, à sa place ?"
Osait la maladie en feinte répulsion,
Rêvant de parvenir jusqu'au trône,
Non pour guérir mais pour régner...
Sans honte et sans ambages,
Le choléra et la peste se confondirent en confusions,
Piétinant les contrées dévastées encore et encore,
Tant et si bien qu'à la fin, c'est la mort qui pu gagner
Qu’importe qui vous tue, peste ou choléra ; toute maladie mortelle
Paraît une au final :
Conscience à demi ou conscience bancale,
Ne succombons pas à l'une, ne succombons pas à elles.
Patrick Herter,
Très modestement à la manière de La Fontaine...
17/12/2015